PARIS (AFP)
Avec cette fusion, l’un des objectifs du gouvernement est de simplifier les démarches des chômeurs et des PME qui recrutent, grâce à « un réseau polyvalent assurant en tout point du territoire l’ensemble des prestations nécessaires au recrutement et au placement », selon le projet de loi.
De 1.600 antennes Assedic ou ANPE, on passerait à 1.200. Mais "la couverture du territoire ne sera pas moins bonne à la suite de la fusion" et "seuls les sites géographiquement très rapprochés seront fusionnés", a récemment assuré au Sénat le directeur général de l’ANPE Christian Charpy.
Selon plusieurs sources syndicales, certaines directions régionales de l’ANPE, comme Nord-Pas de Calais et Rhône-Alpes, ont déjà élaboré des scénarios d’implantations géographiques.
"Le réseau bruisse de rumeurs, mais seules quelques personnes ont ça entre les mains, et rien ne filtre", souligne Loïc Barboux du syndicat FO-ANPE.
Le gouvernement a aussi demandé fin octobre, dans la plus grande discrétion, à une inspectrice générale des affaires sociales (IGAS), Marie-Ange du Mesnil du Buisson, ancienne directrice adjointe de l’ANPE, de lister les "questions techniques" posées par la fusion.
La question immobilière n’est pas des moindres, ne serait-ce que parce que les immeubles de l’assurance chômage n’appartiennent pas au domaine public. Or, la vente de certains sites est un des leviers de financement de la fusion, point sur lequel rien n’est inscrit dans la loi de finances 2008.
Politiquement, le choix de conserver, vendre ou louer tel ou tel emplacement est délicat, car il a des conséquences sur les trajets que les chômeurs devront faire pour s’inscrire, toucher leur allocation et voir leur conseiller.
A ce stade, élus locaux et personnels concernés en sont réduits aux conjectures. Des délégués syndicaux craignent que tous les points relais ANPE d’Ile-de-France ne ferment, de même que certaines agences, afin de regrouper tout le monde dans des antennes d’au moins une centaine d’agents.
Selon des syndicalistes, en Ile-de-France, l’ANPE est locataire de 80% de ses implantations et propriétaire de 20% des agences, mais la direction assure que "ce n’est pas parce qu’on est locataire qu’on va forcément déménager ]".
Juste avant Noël, la sénatrice UMP Brigitte Bout (Nord-Pas-de-Calais) a posé la question en commission des Affaires sociales, faisant observer que les chômeurs des zones rurales devaient parfois effectuer de longs (et coûteux) trajets pour se rendre dans une ANPE, et craignant la fermeture d’agences.
Les collectivités territoriales sont d’autant plus inquiètes qu’elles ont été tenues à l’écart de l’économie globale du projet. Ce choix a été jugé "singulier" par la sénatrice UMP Catherine Procaccia (Val-de-Marne), d’autant que l’Etat demandait aux élus locaux de se mobiliser et de créer des Maisons de l’emploi, dont certaines sont maintenant remises en cause par le gouvernement.
La mairie PCF de Sevran (Seine-Saint-Denis) a ainsi récemment appris que le bail de son point relais ANPE, implanté dans un quartier à fort taux de chômage, allait être résilié, et a envoyé une lettre de protestation au préfet.
Dès le lendemain, l’ANPE a corrigé le tir, affirmant ne plus vouloir déménager mais seulement renégocier le bail, pour « ouvrir prochainement » de nouveaux services pour les jeunes sans diplôme ou les chômeurs longue durée.
Mais "des cas comme ça, il y en aura d’autres", a prédit une source proche du dossier.
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