Les Grèves Françaises s’arrêtent
AP – 24 novembre 2007
PARIS – Le président français Nicolas Sarkozy s’est concentré sur une bataille gagnable, a divisé l’opposition et semble avoir pris le dessus après neuf jours de grèves chez les cheminots en colère.
Pourtant, des tensions subsistent alors que le débrayage a cessé et que le trafic ferroviaire a commencé à reprendre vendredi. La violence des étudiants protestataires a provoqué la fermeture de la Sorbonne et soulevé des inquiétudes sur la façon dont Sarkozy et ses compatriotes résisteront à ses plans laborieux destinés à rénovés une France qui stagne, un France résistante à la réforme.
Sarkozy a remporté ce qui est considéré comme une victoire nécessaire à son programme de réforme plus général, en faisant face aux cheminots remontés contre son objectif de les faire travailler plus longtemps pour bénéficier d’une retraite.
« Cette réforme, je l’ai promise, je l’ai tenue », a-t-il déclaré confiant, dans un discours vendredi dernier.
Jeudi, les cheminots se sont mis d’accord pour reprendre le travail sur la promesse de pourparlers qui pourraient adoucir – mais sans la compromettre – la réforme des retraites.
En résistant aux cheminots, Sarkozy espérait briser le recours instinctif des syndicats aux grèves, comme Margaret Thatcher le fit en tenant bon face aux mineurs de charbon, et comme Ronald Reagan le fit avec les contrôleurs de trafic aérien dans les années 1980.
Sarkozy a astucieusement placé une barrière entre les syndicats militants et modérés lors de la grève des transports prolongée, et les socialistes de l’opposition n’ont pas pu résister à ses tactiques guerrières méthodiques. Sarkozy a exprimé l’espoir qu’à l’avenir, les syndicats « préféreront toujours les négociations à la confrontation. »
Cela marquerait un changement majeur pour la France.
L’élection de Sarkozy en mai dernier – sur la base d’un programme de « rupture » dramatique avec le passé – a montré que la plupart des Français étaient prêts au changement. Les banlieusards depuis longtemps habitués aux débrayages ont rapidement perdu patience lors de cette grève des transports, et ont été prompts à critiquer les cheminots grévistes défendant des privilèges considérés pour la plupart comme injustes.
« Au moment où la grève s’achève, où la raison l’emporte, ma première pensée va aux millions de Français... qui n’en peuvent plus après dix jours de galère... à ces millions de Français qui n’ont pas à être pris en otage dans un conflit qui ne les concerne pas », a-t-il dit.
Mais des millions ont voté contre Sarkozy et ne sont pas prêts à lui donner carte blanche. Les pourparlers avec les cheminots seront certainement tendus, et certains syndicats menacent de nouvelles grèves s’ils n’obtiennent pas assez de concessions. Et la réforme des retraites n’est qu’un détail que Sarkozy a dans sa manche concernant l’avenir de la France.
Il dit que la France a trop de fonctionnaires qui pèsent sur le gouvernement endetté. Les 5 millions de fonctionnaires de France ne sont pas tous d’accord avec cela, et beaucoup résistent aux suppressions de postes et demandent à être mieux payés. Ils ont tenu leur première grève mardi et menacent de continuer.
Le plan de Sarkozy de renoncer au système rigide et compliqué des contrats de travail qui sous-tend le système de main-d’œuvre français risque fort d’être un sujet sensible.
Et puis il y a les universités récalcitrantes. Le campus de la Sorbonne était fermé vendredi, suite à la violence entre des étudiants protestant contre une réforme du financement des universités et d’autres étudiants essayant d’aller en cours.
Les étudiants ont bloqué le célèbre bâtiment de la Rive Gauche pendant des jours, mais ont eu recours vendredi à la « violence physique », a déclaré l’administration, qui a fermé l’école jusqu’à lundi. Les étudiants des grandes écoles et des universités envisagent de nouvelles protestations mardi.
Les voyageurs ont salué l’amélioration du trafic vendredi, même si on s’attend à ce que la reprise totale du trafic ferroviaire national et des transports publics parisiens et d’autres villes prenne des jours.
Avec un signal clair, la grève se terminait, certaines stations de métro reommençaient à encaisser les tickets vendredi. Pendant la grève, le transport sur les quelques rames en circulation était gratuit.
Il est essentiel que chacun en France comprenne que la question de ces grèves n’est pas que les cheminots obtiennent un régime de retraite particulier ou non. Ces grèves sont le tranchant de la lame économique néolibérale plantée dans l’âme de la France socialiste.
Et pourtant, il semble que la France soit à nouveau endormie et inconsciente des dangers. La France a été amenée par la ruse à penser que la question était la réforme des retraites. Un coup d’œil à l’espace médiatique relatif accordé aux grèves de la SNCF et du métro montre l’étendue du contrôle de M. Sarkozy. Car tandis qu’une partie de la grève des cheminots concerne les retraites, de nombreux autres travailleurs s’opposent à des « réformes » qui illustrent bien mieux la véritable nature du programme de Sarkozy.
En permettant à M. Sarkozy et aux médias de se focaliser principalement sur la réforme des retraites, les syndicats ont donné à M. Sarkozy un énorme avantage. En reculant au moment crucial où les Français commençaient à voir la valeur de travailleurs dont de nombreuses personnes aimeraient détruire les droits, les syndicats lui ont tendu la victoire et ont scindé l’opposition auparavant unie.
M. Sarkozy est un tyran qui a affirmé catégoriquement qu’il n’avait pas à écouter la volonté des gens. C’est la manière dont Tony Blair a traité les Britanniques et la manière dont George W. Bush traite les Américains.
Est-ce cela que vous voulez pour la France ?
Cela fait mal à beaucoup d’entre nous, qui se réjouirent lorsque le détesté Jacques Chirac fit un pied de nez aux Américains et dit « Non ! » à l’invasion illégale de l’Iraq , de voir ce qui se produit en France ; il est en fait perturbant de réaliser que M. Sarkozy reçoit un quelconque soutien. Il est clairement évident que les États-Unis s’effondrent, le système financier mondial frôle le bord de l’abîme, et le modèle économique néolibéral a été exposé comme n’étant rien de plus qu’une version moderne du pillage et de la mise à sac issus d’un passé obscurantiste. Alors, M. Sarkozy a-t-il perdu la tête ? Ou prévoit-il d’entraîner la France dans l’abîme avec le reste des Capitalistes du désastre ?
Malgré ce que M. Sarkozy peut déclarer, d’après mes interactions avec les citoyens français, le peuple de France n’accepte pas l’hégémonie mondiale belliqueuse des États-Unis et ne veut pas du cauchemar américain en France.
Plus que jamais dans son histoire, le peuple de France doit défendre la Liberté, l’Egalité et la Fraternité. Ne vous y trompez pas, c’est une guerre pour la liberté de la France – une guerre de volontés souterraine – qui doit être menée de front. Mais par-dessus tout, vous devez résister avec vos cœurs, vos voix et vos corps mêmes à toute tentative de semer la division parmi vous. Unis vous tenez, divisés vous tomberez.
Notes :
(1) Le néolibéralisme est une étiquette désignant le libéralisme économique et décrivant la politique gouvernementale qui déclare promouvoir la concurrence de libre marché dans une économie donnée, et au final, mondiale. Développé par Milton Friedman et ses disciples à l’Ecole d’Economie de Chicago – http://en.wikipedia.org/wiki/Neoliberal
(2) Voir http://news.bbc.co.uk/1/hi/scotland/3502759.stm
Traduction française : Christelle F.
Article originel en anglais : http://www.sott.net/articles/show/144542-An-Open-Letter-To-The-People-Of-France
VOIR la première partie de l’article : Lettre ouverte au peuple de france
PORTEZ PLAINTE CONTRE L’ ÉTAT FRANCAIS !!! SIGNEZ LA PÉTITION !
Et si la france jetait - loin - un pavé dans la marre ?
Le 13 novembre 2007 Nicolas Sarkozy annonçait qu’il ne convoquerait pas de référendum pour ratifier la nouvelle mouture du Traité Européen.
Alors, on ne l’appelle plus "Traité constitutionnel", on le dit "modificatif", "simplifié", mais qu’est-ce, sinon une bonne vieille resuçée de ce que nous avions déjà rejeté le 29 mai 2005 ?
Mais il existe une possibilité de refuser cette situation : PORTER PLAINTE contre l’Etat français, pour REFUS d’ORGANISATION de REFERENDUM !