"TRéVIDY" Si on chantait BéRANGER
L’Etat de merde
La sortie officielle de l’album se fera au café chantant « Le Trousse Chemise » à Langan (35) les 12 et 13 octobre. Tous les autres concerts sont sur le site : www.trevidy.fr
L’ETAT DE MERDE (F.Béranger/F.Béranger)
Avant d’acheter ma Carte Vermeille,
pour faire des voyages au soleil,
ou entrer dans ma tour d’ivoire
pour enfin jouir de mes avoirs,
avant qu’ma tête soit ramollie,
avant qu’mon corps ait trop vieilli,
avant que les vers me ponctionnent,
je voudrais qu’on éclaire ma route,
que l’on m’explique une fois pour toutes
comment l’Etat ça fonct-i-onne.
Ce gros machin mystérieux
qui fait qu’les gens sont pas heureux.
Je dis, avant qu’ma voix n’se perde :
l’État, l’État, c’est ... l’État d’merde.
Dire qu’l’Etat est scatologique
c’est pas vraiment très sympathique
pour la vraie fiente, le vrai crottin
qui engraissent si bien nos jardins.
Comparer l’Etat à des tas
de bouse, de purin, de lisier,
c’est négatif comme postulat.
On est quand même les héritiers
de la Grande Révolution
que le monde entier nous envie.
Mais la pauv’vieille, pervertie,
épuisée par la concussion,
n’a plus vraiment grand’chose à perdre.
L’Etat, l’Etat, c’est ... l’Etat de merdRe.
L’Etat, après tout, c’est virtuel,
c’est comme le Bon Dieu et ses saints.
Ca n’a pas d’éxistence réelle,
ça sort de nos esprits malsains.
Mais ça commande à la Justice,
ça fait la loi et la police,
ça joue avec le nucléaire.
Ca décide si on fait la guerre.
Avec l’argent des citoyens,
avouez que c’est quand même pas rien.
Faut croire qu’on a l’esprit patraque
pour supporter de telles arnaques.
Masochistes on aime bien marcher
dans l’Etat, dans l’Etat de merde.
Ca fait soixante ans que j’respire
et plus ça va plus ça empire.
D’abord, pour former ma jeunesse,
j’ai eu ma p’tite guerre coloniale.
Et puis quarante ans de promesses,
Raîson d’Etat, discours moral.
Xénophobie et exclusion.
Gouvernés par des maquignons
On s’demande qui les a mis là ...
Pardi c’est vous, c’est nous, c’est moi !
Déjà l’Europe du Capital,
la fléxibilité mondiale !
Désespéré, je m’asphyxie
dans l’Etat, dans l’Etat de merde.
FIN
Hommage au chanteur rasta non violent d’Afrique du sud. A Steve Biko et à tous les assassinés de l’apartheid et de l’après.