Alors qu’elle s’annonçait plutôt bien pour l’Afrique, l’année 2007 n’a pas tenu ses promesses. A la fin 2006, l’immense république démocratique du Congo (RDC), qui souffre depuis si longtemps, tenait sa première élection libre depuis quarante ans, laissant espérer qu’une guerre de dix ans ayant fait plus de 4 millions de morts allait s’achever. Hélas, la guerre perdure et fait des milliers de victimes en RDC.
En Somalie, l’invasion éthiopienne soutenue par les Etats-Unis a mis fin au régime islamiste en place, qui était perçu à l’extérieur du pays comme un pouvoir musulman fondamentaliste lié à Al-Qaida. Aujourd’hui, l’Ethiopie est enlisée en Somalie, et le pays subit ce que les agences spécialisées dans l’aide humanitaire décrivent comme "la pire des crises humanitaires d’Afrique".
L’élection présidentielle au très corrompu Nigeria, pays le plus peuplé du continent et qui compte parmi ses habitants certaines des personnes les plus cultivées de la planète, a été l’occasion du premier transfert démocratique du pouvoir. Tout commença bien, avec un rejet inattendu des manœuvres du président Olusegun Obasanjo pour obtenir une révision de la Constitution afin de pouvoir se présenter à un troisième mandat. Mais en fin de compte, c’est un homme d’Obasanjo, Umaru Musa Yar’Adua, qui a été élu lors du scrutin le plus bordélique de la planète en 2007.
Cette année était aussi supposée être celle où les forces de maintien de la paix des Nations unies se joindraient à celles de l’Union africaine au Darfour, amenant enfin la paix dans cette région. Beaucoup de paroles ont été dites, mais elles semblent avoir été emportées par le vent.
Enfin, la semaine dernière, les Sud-Africains ont enfoncé le clou. Le populiste et démagogue ancien vice-président Jacob Zuma, par ailleurs soupçonné de corruption, a subtilisé la présidence du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), à l’actuel chef de l’Etat, Thabo Mbeki.
Il ne reste donc que l’élection présidentielle kényane pour sauver cette année 2007. Si tout se passe bien, elle pourrait redonner le sourire à l’Afrique, mais elle pourrait aussi ouvrir la voie à un désastre si l’on s’en tient aux violences qui ont marqué la campagne jusqu’à présent.
Charles Onyango-Obbo
The East African
le TCE, le TME, le réferendum et NOUS !!... ... ... ... ... ... et vous ?