Témoignage au réel de Xavier Dupenloup, basculeur de conscience.
Témoignage au réel d’un basculeur de conscience. Bien qu’il semble que les Français aient le cerveau déjà bien irrigué. Peut-être une des conséquences positive du réchauffement climatique ! Allez savoir ?
Chers amis,
Je suis parti motivé. Je reviens gonflé à bloc !
Huit heures du matin, je descends vers le vieux port, à Marseille... Un éboueur ferme une vanne d’eau. Bonjour Monsieur. Vous seriez prêt à donner votre signature pour inciter José Bové à revenir dans la course pour les présidentielles ?
MNnnnmhhm non..
C’est pas grave. Bonne journée !
Je vais me payer un pain au chocolat dans une boulangerie. Bonjour Monsieur. Je voudrais un pain au chocolat svp....pain...$... Je fais signer une pétition pour demander à José Bové de revenir, pour les présidentielles.
(Il bafouille).
— Ah ? oui ! Bien sûr, mais je n’ai pas de papiers (d’identité)...
— C’est pas grave vous avez juste à mettre votre nom etc...
Cinq minutes. Et ma première signature, c’est un boulanger en situation apparemment irrégulière qui me l’offre !
Pensif... sans papiers... immigration... régularisation... du bon pain pour les Français... Sarko...
On est dans le sujet. Une bonne entame, je me dis.
Vieux port : les poissonniers déballent, écaillent, les mains souillées, peut-être un prétexte pour ne pas signer, bon.....
— Bonjour Mesdames ! (Les deux premières de la file.) Vous seriez prêtes à donner vos signatures pour convaincre José Bové de revenir dans la course à la présidence ?
— Ah ! Ça bien sûr, j’en veux pas de "la Royal", non mais celle-là vraiment c’est n’importe quoi !
— C’est bien vrai. Moi j’en veux pas non plus et Bové je l’aime bien ! + 2 = 3 signatures après la quatrième personne...
Sur treize poissonniers présents (pas tous là, trop tôt), quatre refus, une incompréhension, huit signatures et des :
— Bové c’est un juste !
— Lui c’est pas un c.. de politicien !
— Mais bien sûr qu’on va voter pour lui !
— T’as raison, mon gars ! Hé René ! viens signer, c’est pour Bové !
— C’est bien, ça !
Etc. Et ça argumente à fond, pas réac, nikel ! Informés, de la conviction, c’est tout !
Après ça sept passants et deux signatures, ma première feuille est remplie (dix) en une heure quinze ! J’étais fatigué (3 h de sommeil) et me voilà rempli d’une énergie folle, je suis à fond !
Direction Noailles. Qu’en pensent les français aux origines d’outre-méditerranée ?
Je choisis les commerçants. Qu’ont-ils à gagner à voter pour José Bové ?
Et là ça continue, différemment. — Bonjour, etc... Bové ? Oui bien sùr, le paysan...
— Sans problème, il est bien cet homme là ! C’est où que je dois signer ? Et là, véridique :
— Hé Mohamed ! viens signer ! C’est pour José Bové, tu sais, le paysan ! Mohamed, frileux, se fait presque engueuler parce qu’il a pas compris tout de suite, donc explication en arabe avec le mot paysan qui ressort régulièrement. Il finit par signer avec un grand sourire, convaincu et gêné de pas avoir compris que c’était : LE Paysan !!!
Boucheries, épiceries, bar, tout le monde connaît José Bové, cette fois j’hallucine totalement. Voilà que mon pays est envahi d’immigrés qui, non seulement nous piquent nos allocs, non contents d’être aussi des citoyens actifs, vont voter pour un paysan du nom de José Bové !
Je retourne, étourdi, au Vieux Port. Vite ! L’âme de Marseille est là pour le poisson de midi.
... La même...
Un arrêt de bus. Une très jolie fille bien sapée. Plus de délit de look trop propre. Tout le monde semble aimer "l’ami Bové" (formule utilisée par mes soins). Elle me dévisage avec tendresse pendant que je lui parle, me sourit, signe, convaincue. Sa copine arrive, nous nous serrons en même temps le bras avec force et nous nous quittons le poing levé. C’est dingue ! Draguer avec Bové !
Je m’assois, fatigué. Une femme, la cinquantaine, fait de même juste à coté. Je souffle un peu... Excusez-moi madame... Quinze minutes de causette top qualité. Signature à la clef. Un rasta devant l’opéra. Le patron de mon PMU favori. Le patron de mon bar. Un journaliste à un croisement. Il est dix-sept heures trente. Je rentre !
La rue fait quatrecents mètres. On est dimanche et il y a vraiment peu de monde. On signe ma pétition quatre fois... Ma boulangère est bien entourée. Son mari m’appelle : elle, lui, le fils, l’apprenti et un plongeur. + 5 !!!
Je sors... Il ne me reste que dix mètres et je suis sauvé... Avant de rentrer, je tourne la tête et voit une magnifique femme blonde sortir de la boulangerie. Elle est ravie de signer. Je lui donne le mail de unisavecbove.org car elle connaît du monde que ça intéresse... J’arrive comme un dément devant mon ordinateur. Il y a 875 signatures devant mon nez et 50 dans ma main, le compte est bon, SACRÉMENT BON !
Merci à nous, merci le paysan !
Sans mentir. 70 % des personnes que j’ai accostées ont signé !!! Cela paraît fou mais c’est vrai !
La politique est plus belle quand on y participe.
J’invite tout le monde à mouiller la chemise ici et maintenant !
Alter-amitiés à tous mes frères !
Xavier Dupenloup
Conseils. (Si je puis me permettre.)
Proposez le site pour que les amis des signataires fassent de même en ligne.
Demandez-leur d’écrire lisiblement et quel est leur métier ce n’est pas prévu sur la pétition.
José Bové n’est pas un homme politique.
Dites-leur que c’est quand même sympa de voter éventuellement pour quelqu’un de choisi.
PORTEZ PLAINTE CONTRE L’ ÉTAT FRANCAIS !!! SIGNEZ LA PÉTITION !
Et si la france jetait - loin - un pavé dans la marre ?
Le 13 novembre 2007 Nicolas Sarkozy annonçait qu’il ne convoquerait pas de référendum pour ratifier la nouvelle mouture du Traité Européen.
Alors, on ne l’appelle plus "Traité constitutionnel", on le dit "modificatif", "simplifié", mais qu’est-ce, sinon une bonne vieille resuçée de ce que nous avions déjà rejeté le 29 mai 2005 ?
Mais il existe une possibilité de refuser cette situation : PORTER PLAINTE contre l’Etat français, pour REFUS d’ORGANISATION de REFERENDUM !