La nuit ferme sur nous ses pelures étoilées
Aux branches de l’orage pendent des pinceaux
Trempés dans les étangs leurs étamines soyeuses
À grands traits illuminent
Glycines et peupliers
Antennes épineuses
Fenêtres et volets.
En bulles de musique éclatent les roseaux
Et la pluie se fait flûte
Le chant se fait ruisseau
La nuit ouvre sur nous ses grands yeux de panthère
En ses nuages félins ronronne le tonnerre
Lumineuses et guerrières dansent ses moustaches hirsutes
Et le miaulement du vent en rocaille s’écoule .
Dans les draps du torrent
Onduleuse est la pierre, sauvage le tourbillon
C’est par intermittence qu’apparaît le visage
D’une ombre qui chemine bousculée par la houle
Cachée dans la tourmente, griffée par les éclairs
Au milieu du tumulte, on peut entendre claire
La couleur d’un refrain sifflé
À peine murmuré
Le Chant des Partisans
Dans l’obscurité fauve.
Claude Peush Barbosa.