argumentaire de fin de campagne
Voter Royal ou Bayrou, c’est le vote de la peur. Et la peur est toujours mauvaise conseillère.
Le seul vote anti-sarko/lepen, c’est le vote Bové, parce que c’est le seul vote qui peut peser au second tour dans le sens d’une dynamique politique victorieuse, au lieu de l’enrayer dès le premier tour.
I. Le vote Bové, c’est le vote indispensable à gauche
Le paysage politique est en voie de décomposition avancée sous l’effet conjugué :
de la lepénisation du discours et des pratiques de Sarkozy qui contribue à démonétiser le vote FN
de la confusion qui s’installe au centre de l’échiquier politique entre Bayrou et Royal qui se disputent les faveurs d’un vote inutile
de l’émiettement des candidatures à la gauche du parti socialiste, lancées dans une course à l’échalote des financements publics au nom de clivages d’un autre âge.
Le vote Bové est le seul vote qui puisse contribuer à une recomposition significative du paysage politique entre la droite extrême national-libérale de Sarko-Lepen, l’extrême centre social-libéral de Ségo-Bayrou, et la gauche de transformation sociale du XXIè siècle :
c’est le vote qui fait marcher ensemble et sur tous les sujets le social et l’écologie parce que le progrès rencontre les limites de notre planète
c’est le vote qui fait marcher ensemble et sur tous les sujets le social et le féminisme, parce qu’un autre monde ne se met en marche que si les droits humains fondamentaux s’appliquent d’abord aux femmes
c’est le seul vote qui fait marcher ensemble et sur tous les sujets le social et l’antiracisme, parce que nos sociétés ne survivraient pas au choc des civilisations qu’attisent Bush et Sarkozy, et à une guerre civile à l’échelle du monde, mais déchirant les sociétés de l’intérieur d’elle-même.
c’est le seul vote qui fait marcher ensemble et sur tous les sujets ce qu’on fait pour nous-mêmes, à l’intérieur de l’hexagone et de l’Europe, et ce qu’on fait avec les autres pays du monde, notamment ceux du Sud.
Le vote Bové, c’est donc le seul vote crédible pour une véritable transformation sociale, face à la fuite en avant néoconservatrice de Sarko-Lepen et à la frilosité social-libérale de Bayrou et de Royal.
II. Le vote Bové, c’est le vote utile contre un avenir sarko-lepeniste
Royal et Bayrou se présentent tous deux comme les seuls capables de battre Nicolas Sarkozy au second tour, et donc comme des votes également utiles. En occupant le même espace politique, ils s’annulent au lieu de se compléter. Heureusement que Sarko est là pour contenir le vote FN à leur place ! Comment en est-on arrivé là ?
Parce que Ségolène Royal parle des langues étrangères à la gauche, la langue managériale aujourd’hui omnipotente qui évacue le conflit du social pour mieux le retrouver sur le terrain identitaire, mais qui est familière à Bayrou : refus de « l’assistanat », stratégie du « donnant-donnant » ou du « gagnant-gagnant », « l’ordre » juste, évocation de « l’appel d’air » que susciterait la régularisation des sans-papiers, rejet de la Turquie, surenchère à propos de l’Iran… Depuis le début de la campagne, Ségolène Royal n’a eu de cesse de courir derrière Sarkozy, n’ayant trouvé mieux comme réponse à opposer à la proposition de Sarko de fonder un ministère de l’immigration et de l’identité nationale que de faire chanter la Marseillaise plusieurs fois de suite à son auditoire et d’enjoindre tous les citoyens d’honorer le drapeau à demeure.
Parce que Bayrou, face à cette dérive droitière du PS, parle souvent une langue familière à l’électorat traditionnel de la gauche, en montant toujours le premier au créneau pour dénoncer la lepénisation sarkozyste.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le croisement de deux espèces différentes, les socio-libéraux et les libéro-sociaux, fait de beaux bourgeons comme Rocard et Kouchner. Donc que la greffe prend. Mais parce qu’elle prospère sur la peur bien plus que sur la raison, qu’elle court derrière Sarko bien plus qu’elle ne le contient, elle fait le lit d’une droite toujours plus dure et toujours plus raciste.
Voter Royal ou Bayrou, c’est le vote de la peur. Et la peur est toujours mauvaise conseillère.
Le seul vote anti-sarko/lepen, c’est le vote Bové, parce que c’est le seul vote qui peut peser au second tour dans le sens d’une dynamique politique victorieuse, au lieu de l’enrayer dès le premier tour.
N’ayons pas peur ! Un autre monde est en marche.
Le 22 avril, votons et faisons voter Bové.
Hommage au chanteur rasta non violent d’Afrique du sud. A Steve Biko et à tous les assassinés de l’apartheid et de l’après.